The Wanderer - - - - -
Clameurs : 16À Ravenscar depuis le : 29/07/2019Alias : (avatar : dandelion)Clairvoyance :
| Sujet: contexte — l'orée du jour. Mer 7 Aoû - 11:20 | |
| phantasma contexte du forum - - -
Une image fugace dans un miroir. Un rideau qui frémit quand toutes les fenêtres sont closes. Un parquet qui grince dans une pièce vide. Une sensation de froid transperçant le corps – comme un millier de petits éclats de verre. Un tableau à l'aspect changeant. Une porte qui claque. Une flamme vacillante. Une présence. Une menace. Une compagnie.C'est l'heure où la lande aux teintes grisâtres se pare d'une lumière d'or. Le soleil rasant baigne la plaine et les rares bâtisses qui la peuplent d'une ombre rosée. Bientôt, l'obscurité vient. C'est l'heure où la lune affleure, inondant de ses rayons les champs et les bois drapés de brume. C'est l'heure où le village s'endort ; c'est l'heure où ceux qui peuplent ses pénombres apparaissent. Ravenscar est de ces petits villages côtiers noyés dans un silence infini, où rien ne semble jamais advenir. On pêche, on coupe du bois, on sirote son thé et on lit au coin du feu. Quelques maisons aux vieilles pierres sombres sont alignées le long des ruelles pavées, entourant l'église et ses tombes couvertes de lierre. Plus loin, les vagues grises s'écrasent sur la plage embrumée et ses maisons de pêcheurs, peu à peu abandonnées aux vents qui fouettent le village, nuit et jour, inlassablement. Ravenscar est de ces endroits qui semblent avoir été oubliés de tous, figés dans une époque passée ; pourtant, âmes de tous temps s'y croisent. Quand vient la pénombre, les figures fantomatiques parfois centenaires surgissent et partagent leurs nuits avec les rêveurs, laissant la vie et son éphémère aux diurnes. Ici, les ténèbres appartiennent aux morts, à ceux qui autrefois peuplaient le village. A la faveur de la lune, leurs corps se dessinent aux yeux de qui veut bien les voir, quand pour les autres, ils restent une légende, une superstition, ou parfois un simple esprit frappeur. De ceux-là, ils partagent le quotidien, invisibles, frémissant d'être surpris dans un reflet propice. Vivants d'hier, humains sans l'être, ils s'approchent toujours plus des encornures du jour, comme on s'approcherait du vide – fantasme d'une rencontre au crépuscule. |
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